pan. pan. pan.
C'est le bruit que font mes pas sur le sol.
Le son de mon coeur qui bat à vive allure.
La violence des coups contre ma peau.
pan. pan. pan.
C'est comme une danse en trois temps.
Ou quatre, parfois. J'en sais rien.
J'ai pas vraiment l'oreille musicale sur le moment mais je sais que les minutes son rythmés par les mêmes sons. (et la même violence)
Je sais même pas comment j'ai pu en arriver là, couché par terre, à me recevoir des coups de pieds.
J'ai réussi à faire tomber l'un de mes agresseurs sur le dos mais c'est pas grand chose. Y en a encore deux debout qui relâchent toute leur rage sur moi. J'ai zéro chance.
Alors, pauvre victime, je me contente de poser mes bras devant mon visage pour altérer les coups.
J'ai envie de hurler mais même ça, j'y arrive pas. J'en suis incapable. C'est trop con. Je crois que je me suis plus reçu une telle raclée depuis que Naeem s'est barré. Le pire, c'est qu'à ce moment là, je pense même pas à la douleur mais plutôt à l'humiliation.
Je crois que je préfère mourir seul en pleine rue plutôt que quelqu'un vienne m'aider.
J'ai l'air d'une pauvre brebis égarée, là, entre deux poubelles pleines. J'ai bien envie de disparaître, aussi, et de chialer toutes les larmes de mon corps.
On invente des téléphones, des avions, des micro onde mais on connaît pas la téléportation.
Dommage, ça m'éviterait d'être aussi pathétique.

c'est juste une nuit comme les autres, teintée d'alcool et autres douceurs. ton corps est fatiguée par la danse qu'il a mené tout au long de la soirée, et tu titubes dans les ruelles comme un chien errant. c'est c'que tu sais faire de mieux, errer. divaguer dans les espaces confinés. seul, face à la lune, les étoiles comme seuls repères, l'obscurité ne te fait pas peur. cigarette sur les lèvres, bouteille de rhum dans les mains, t'es un pirate.
puis un bruit de corps qui s'entrechoquent vient briser le silence, alors tu le suis, comme attiré par la violence. t'es mal andy, mais tu le vois quand même, le type qui est à terre, seul contre trois types affamés de sang et de haine. alors tu fonces dans le tas, comme tu l'as toujours fait, et ta bouteille presque vide, tu l'éclate sur la tête du premier, qui s'étale alors lourdement sur le bitume. les deux autres s'enfuient, t'aurais bien aimé leur courir après, mais c'est à peine si tu tiens sur tes deux jambes. tu regardes la victime qui n'ose plus bouger. c'est juste une nuit comme les autres.