Tu reviens de l'université, t'as pris des bouquins pour te distraire, pour prendre de l'avance, pour éviter de te faire chier. T'as jamais de seconde session parce que t'as la mémoire absolue et qu'il te suffit d'aller en cours ou bien de lire une fois ton bouquin pour le connaître sur le bout des doigts. Dans le fond, t'es quelqu'un de studieux, parce qu'en fait c'est la seule chose qui compte à tes yeux, la réussite. En vérité, il ne te reste que ça. Tu n'as pas d'autre point d'attache à la vie. Tu penses vaguement à ton mentor suite à cette pensée noire mais en fait, tu ne veux pas le considérer comme tel. Parce que tu veux être libre de faire ce que tu veux, avec qui tu veux, quand tu veux. Parce que tu refuses de t'attacher réellement aux gens, parce que tu t'en fous de leur gueule. T'as perdu foi en l'humanité depuis longtemps, t'as même plus l’once d'un espoir. Qui sait, peut-être qu'un jour tu trouveras une autre raison de vivre mais pour l'instant, tu te mets des barrières en acier trempé, une carapace en titane et t'espères surtout que personne ne vienne t'emmerder. T'es habillée de manière plus ou moins classe, comme toujours, talons aiguilles, jeans moulant et haut sexy. T'as pleins de bouquins dans les bras et ça pèse son poids. T'es juste pas du genre à te plaindre. De toute façon, t'es presque chez toi, tu dois juste encore emprunter cette ruelle minuscule où les gens savent à peine se croiser. C'est curieux comme t'as jamais eu peur de te faire agresser ici, au Portugal. Faut dire, t'as déjà tout vécut comme sorte d'agression, tu vois pas ce qu'on pourrait t'infliger de pire. Surtout, t'as pas d'argent, ton portable est un ancêtre et tu fusilles du regard le premier qui s'approche. A croire que ça dissuade les gens, même si t'es plutôt fine et que t'as pas énormément de force. Tu peux te surpasser. Surtout, t'es diabolique lorsqu'il s'agit de te venger, tu n'hésites pas à humilier les gens, à les écraser, à les torturer psychologiquement. Plongée dans tes pensées, tu heurtes quelqu'un de face et tous tes bouquins tombent à terre. Déséquilibrée, tu trébuches et t'éclates la gueule. T'as pas l'habitude d'un pareil manque de classe. Ca t'énerve, pire, ça te met dans une colère noire. Celui qui t'as heurté va en prendre plein la gueule, tu le garantis. T'es un peu sonnée, tu lèves la tête, lui n'est pas tombé, c'est un jeune homme mais t'as juste envie de lui faire un croche pied, au fond, tu t'en fous de son éventuelle beauté dans un moment pareil. Tu fais genre t'as pas fait exprès mais tu lui shootes dans les tibia histoire de lui faire mal. Tu mets tes mains sur ce sol probablement dégueulasse et ça te dégoutte, alors tu les enlèves immédiatement. T'es te sens humiliée. T'es toujours le cul sur le sol.

Putain. Ca te fait sourire, parce que ouais, le but c'était de lui faire mal. Généralement, tu évites la violence physique mais t'aime assez les coup de traître. Après tout, c'est lui qui t'es rentré dedans non ? Connard de merde. T'as juste envie de lui éclater la gueule en vérité, normalement t'es adroite, tu comprends même pas comment ça a pu t'arriver et ça t'énerve vraiment, genre tu serais prête à tout casser. Même sa belle gueule. Ouais parce que maintenant, tu le toises, de haut. C'est pas la meilleure vue d'une personne honnêtement mais il a l'air plutôt grand. Tu t'en fous parce qu'avec tes talons aiguilles, t'es sure que tu peux le dépasser. Sentiment de supériorité, quand tu nous guettes. T'es assez psychologue dans le fond. Tu vois ses mains, elles sont usées pour quelqu'un de son âge, t'en conclu qu'il doit faire un métier manuel. Sinon il est plutôt beau gosse même si tu t'en fous un peu. T'es pas à cheval sur la beauté. Tu vois juste ça comme un avantage. Il rit, ça t'énerve encore plus. Ton regard noisette est d'une méchanceté à toute épreuve, tu rages intérieurement. Toute cette rage, il va finir par la payer, tu le prédits. C'est beau en bas ?. Tu ris d'un air suffisant, en fait ça te fait pas rire, c'est pour lui signaler que t'as juste envie de l'étrangler. Il s'abaisse alors pour te prendre les bras et te relever. T'as bien envie de le tirer un coup sec pour le faire tomber à son tour au lieu de ça, une fois qu'il t'as relevée, tu lui flanques une méga gifle, tu y mets toute ta force en espérant que ça lui fasse bien mal. Connard. Quand on se sait pas marcher on ne met pas de talon. Tu supportes pas qu'on t'insulte, tu supportes pas de te faire agresser verbalement, tu supportes tout d'un coup plus ce type. T'en as rien à foutre de sa belle gueule pour le moment. Tu veux juste l'allonger. Mais t'es qu'une femme, t'as pas beaucoup de force et tu préfères l'attaque verbale. Même si la gifle t'as déjà soulagée un peu. Quand on sait pas mettre un pas devant l'autre, on s'achète des lunettes, connard. Tes livres sont toujours par terre, t'entreprends de les ramasser mais t'as pas le temps, il t'agrippes. Ouais tu vois pas ça comme un geste d'attirance, t'as plutôt l'impression qu'il va te voler un truc. Et tu prends un peu peur, t'as été traumatisée faut dire, torturée et violée pendant plusieurs jour. Bref, tu fais tout pour le refouler mais là, le passé revient au galop. T'es un peu pétrifiée, tu sais pas quoi faire, il te plaque contre le mur, vos corps sont prêt collés l'un à l'autre, il plonge ses prunelles dans les tiennes et tu sens une vague de désir monté en toi. Tu n'as plus peur. Tu te sens vide. Parcourue par un élan de fierté, tu le repousses et romps ce regard intense. Tu parviens à l'écarté. Tu lui remets une putain de gifle. Non mais t'as cru quoi ? Tu dis ça mais tu t'approches à nouveau et tu laisses tes doigts glissé le long de son torse encore vêtu d'un t-shirt. En fait, tu t'en fous de tes bouquins, tu les as oubliés. Il commence à pleuvoir, quelques gouttes. Tu t'approches encore et replonge tes yeux dans les siens. Tu ne veux pas l'embrasser mais t'en as envie, tu sais pas bien pourquoi mais tu cherches pas à comprendre. Seulement, tu veux laisser monter le désir, alors tu ne fais rien, laissant toujours courir tes doigt sur son torse, tu affiches un regard malicieux, joueur. T'aimes ça, jouer. Même si c'est un jeu dangereux. T'aimes quand l'adrénaline coule dans tes veines.

Quand tu le gifles en te relevant, et qu'il rit, ça t'énerve. Ouais ça t'énerves, t'as juste envie de lui en refoutre une, ou bien de lui faire vraiment mal pour voir s'il rira encore. T'es comme ça, tu veux faire mal aux gens, comme ils t'ont fait mal dans le passé. T'as tellement peu confiance que tu gardes un fusil sous ton oreiller au cas où. Tu te trimbalerais bien avec mais on est pas aux States ici et t'as pas vraiment le droit de détenir une arme en public. Même si après tout, tu te fous pas mal des lois, tu veux juste pas finir en cabane. Tu penses à ça quand il te plaque contre le mur parce que ça te fait peur, oui, toi, tu as peur. Ca ne t'arrive que très peu, t'as toujours ce sentiment de supériorité face aux gens. Souvent justifié, c'est vrai, après tout, t'as la mémoire absolue et une bonne mémoire à notre époque, ça vaut cher, très cher. Alors tu les emmerdes tous ces connards. Tu le repousses et le gifle, il a moins l'air de rigoler et ça t'amuse parce que t'arrive à le déranger. Ce qui t'amuse moins c'est la phrase qui suit. C'est tout ce que tu sais faire ? Tu le fusilles du regard, parce que t'es capable de mieux, que la violence physique n'est pas ton style, que tu préfères blesser les gens psychiquement, c'est bien plus marquant et décadent et t'adore ça, infliger aux gens des blessures. T'as pas beaucoup d'amis d'ailleurs. Et même, tu serais capable de les tromper, de les faire tomber à ta place. Parce qu'au fond, t'arrives à te convaincre que tu ne t'attaches pas aux gens, ce qui est pas forcément vrai dans cette zone placé légèrement à gauche de ta poitrine. Qu'on appelle coeur mais dont tu fais mine de ne pas connaître la signification. Tu sais très bien que l'attachement est juste due à une substance chimique, t'es donc persuadé que ce n'est qu'une illusion créée par ton putain de cerveau. Tu prends ton regard félin avant de lui répondre. N'empêche, ça t'emmerde, c'est le principal. Et tu sais pas de quoi je suis capable chéri. Clin d'oeil. T'aime jouer avec le feu. C'est plus drôle. Tes doigts filent toujours sur son torse, il se met à pleuvoir. Tu sens qu'il t'attire à lui, il pose sa main sur la haut de tes fesses et un frisson de désir t'envahit. Il est pas mal, il te plait, t'as envie de l'embrasser. T'avais pas ressenti une attirance physique comme celle-là depuis longtemps. Tu le connais même pas mais t'en as rien à foutre. T'es une fille comme ça, tirer ton coup et te casser, c'est ton truc. Ouais, comme un mec. Et t'es fière ! T'as l'impression que ce désir est réciproque. Tu le lis dans ses beaux yeux, de la même couleur de l'homme que tu aimes secrètement. T'essaies de te convaincre du contraire en allant coucher à droite à gauche mais celui que tu veux vraiment t'attend probablement chez toi. Alors comme ça, tu n'as plus envie d'étudier ? Tu ris, ouais t'es amusée. Tu t'en fous de tes livres pour le moment, mais tu veux bien y replonger. Après tout, des beaux gosses, y'en a pleins sur terre. Et tu sais ensorceler un homme comme personne. Tu rejettes la tête en arrière, tu te laisses aller puisqu'il te tient, tu veux sentir les gouttes fraîches d'eau tomber sur ton visage parfait. T'aime la pluie, parce que y'en a pas souvent, parce que ça rafraîchit. Tu relèves la tête vers lui quelques instants plus tard et tu plonges ton regard dans le sien, encore une fois. Air malicieux, toujours. Il fait plutôt un temps à prendre une douche, tu ne penses pas ? Tu déboutonnes un peu ton chemisier, laissant entrevoir ton soutien gorge. Tu le regardes, amusée. Avant de continuer à descendre plus bas, finalement, tu ouvres ton chemisier et scrutes sa réaction. Après tout, on est à Lisbonne, on a bien le droit de se balader en bikini non ? Tu es toujours collée à lui, tu fais en sorte de te rapprocher, le chemisier grand ouvert.

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