T'a enfin décidé de ramener tes fesses?!

Ma main tapote la table tandis que l'autre tient mon smartphone sur lequel je suis scotchée depuis une heure. J'entends le brouhaha de la rue ainsi que des passants, tandis que je soupire pour la trois-cent soixantième fois -bon, ok, seulement la cinquante-huitième.  Je lève la tête et plonge mon regard dans la foule des passants pour essayer de tuer le temps. Mais peine perdue, je tourne la tête quand j'entends la voix du serveur qui m'interpelle:

-Mademoiselle, vous prendrez quelque chose ?

Je le dévisage un instant, tandis qu'il me lance un sourire poli. Je le lui rends, et dis:

-Rien pour l'instant.

Je l'ai vu rôder autour de ma table depuis un moment déjà, mais je n'en ai pas fait le moindre commentaire. Il s'éloigne, va reprendre son poste plus loin et je me rive de nouveau sur l'écran de mon portable. Encore douze minutes. Mes doigts pianotent de nouveau sur la table, montrant mon impatience.

C'est aujourd'hui que je dois revoir Hope, ma meilleure amie d'enfance. Attendez. Non, pas ma meilleure amie d'enfance. Ma moitié, ma jumelle, ma soeur, la meilleure de toutes. Voilà, c'est plus correct. J'ai appris qu'elle avait débarqué au Portugal y'a quelques temps après son arrivée, faute à Skype qui a pas voulu reconnaître mon identifiant -j'vais aller le buter, ce connard qui a tenté de me pirater. On s'est donné rendez-vous dans ce petit café donnant sur la place du Rossio. Un truc pas trop paumé, histoire qu'elle s'en sorte -c'pas tout le monde qui possède une mémoire infinie, j'y veille.
Bref, c'est donc absolument fébrile d'impatience que je la textote:

Bon, tes où là, merde ?

Ma jambe tressaute, tellement je suis pressée et stressée et nerveuse et impatiente. Bref.