- Moi j'aime bien Gaël.
- J'ai connu une Gaëlle, une brune avec des lèvres douces comme le miel. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue.
- Oui mais Gaël au masculin, avec un seul -l.
- Oh. Et si c'est une fille ?
- Ce sera un garçon.
- Qu'est-ce que tu en sais ? Tu ne peux pas savoir.
- Une mère sent ses choses là.
- Pff.
- Pour un poète je ne te trouve pas très ouvert.
- Ce n'est pas une question d'être ouvert, tu dis des conneries. Moi je veux une fille.
- Et moi un garçon. C'est tellement plus mignon un garçon.

T'étais pas encore née que déjà toutes les discussions tournaient autour de toi. Ton arrivée dans ce monde était prévue pour juillet, et ton père avait déjà écrit trois poèmes sur sa future fille, nous étions en janvier. Ta mère quant à elle, maintenait le fait que malgré tout ce que pourrait dire son homme, tu serais bel et bien un petit garçon. Les avis étaient mitigés mais cela ne changeait en rien leur impatience de te découvrir. Tes parents étaient des gens aimants. Pauvres et idiots, trop jeunes pour élever un enfant, mais aimants. Fallait dire que t'étais pas vraiment un enfant désiré au départ, c'était cela le plus étonnant, t'étais juste le résultat d'une capote que ton idiot de géniteur avait choisit un peu trop grande pour pouvoir crâner devant ta mère. Résultat : un test de grossesse positif, un bébé dans neuf mois, un père qui n'assumait pas et un bon paquet d'autres emmerdes. Maman avait dix-sept ans lorsqu'elle coucha avec ce garçon qu'elle connaissait à peine mais dont elle était persuadée d'être éperdument amoureuse. Évidement, elle avait plutôt mal choisi à qui donner sa virginité, car aussitôt fut-elle prise, que le jules s'envolait sans donner de nouvelles, la laissant seule avec son ventre plein et ses parents qui la foutaient dehors. Alors elle s'était tournée vers Luka, son meilleur ami à l'époque qui représentait sa seule chance de s'en sortir. Le Luka en question c'était un poète un peu étrange, qui passait ses journées à écrire et à chantonner. Il n'avait pas une mauvaise voix le Luka, mais ça faisait un peu flipper les gens son caractère étrange. Ta mère ça ne la dérangeait pas, elle l'avait toujours aimé pour cela en plus, et encore plus lorsqu'il accepta de l'installer chez lui. Enfin chez lui, chez lui c'était dans le grenier de l'appartement de sa grand mère. Ses parents étaient morts dans un accident de voiture et il avait toujours vécu avec ses grands parents, avant que son grand père décède à son tour, et que sa grand mère perde un peu la tête et finisse par oublier qu'elle avait un petit fils. Depuis il avait construit sa piaule dans le grenier. Ça paraissait bien crade à première vue, mais il suffisait d'attendre que le soleil se lève pour immédiatement changer d'avis. Les rayons de l'astre perçaient à la fenêtre tôt le matin, et la vue était magnifique. Elle donnait sur Paris, juste en face de la Tour Eiffel, et c'était presque comme si l'on pouvait sentir depuis sa fenêtre l'odeur délicieuse des petits croissants de la boulangerie non loin de la Tour. Cet appartement aménagé, c'était celui dans lequel tu grandirais bientôt.

- J'ai envie de fraises.
- Oh, tu ne vas pas recommencer...
- J'te dis que j'ai envie de fraises, j'y peux rien moi si j'ai envie de bouffer des fruits.
- Ouais enfin, c'est pas n'importe quels fruits non plus. Tu sais combien ça coûte des fraises ?
- Quel radin. Tans pis pour toi, le bébé sera en manque de vitamines.
- Pourquoi tu m'emmerdes là ?
- Parce que je suis enceinte. Et que toutes les femmes sont chiantes lorsqu'elles sont enceintes.
- Et toi t'étais déjà chiante habituellement. Bon, j'vais aller te chercher ces fraises.

Sans doute que ta mère s'était toujours demandée si Luka arriverait à t'aimer malgré le fait qu'il ne soit pas le vrai père. Elle avait peur du refus désormais, suit à celui de ses parents ou de ses professeurs au lycée, qui l'avait simplement viré et prié de commencer à chercher du boulot. Mais que faire lorsqu'on a le poids d'une pierre dans le bide ? Elle avait rapidement arrêté ses recherches, et désormais c'était entièrement Luka qui l'entretenait. Au fond, ce Luka, il devait probablement être amoureux d'elle depuis longtemps, parce que jamais il n'aurait accepté ce genre de chose en général. Évidement il ne vivait pas de ses poèmes, mais travaillait comme serveur dans un petit restaurant chic. Avec sa belle gueule et ses longues phrases, il avait réussit à convaincre son employeur, et il arrivait à entretenir une personne de plus avec son petit salaire. Resterait-il à voir ce qu'il en serait après ta naissance... Les mois passaient à une vitesse impressionnante, et plus le mois de Juillet approchait, plus ta mère comprenait ce qu'il l'attendait. Parfois Luka l'entendait pleurer, dans les toilettes, lorsqu'elle s'enfermait à clé. Il ne disait rien de peur de l'énerver, mais écoutait en silence, sans vraiment trouver les mots pour la consoler. C'était le genre de peine qu'on avait besoin d'évacuer par les larmes, et qu'on oubliait un peu après avoir pleuré, mais c'était aussi celle qui revenait toujours. Ta mère était enceinte à dix sept ans à peine, et son corps à peine sortit de l'enfance allait se préparer à donner la vie. Le peu de médecins qu'elle avait vu n'étaient pas très optimistes quant à ce qui arriverait, surtout puisqu'elle se refusait d'accoucher à l’hôpital. Elle avait peur des médecins, des hôpitaux, tout ça, ce n'était pas pour elle. Elle en avait parlé avec Luka, et lui avait fait promettre qu'il ne l’emmènerait pas à la clinique pour accoucher, voulant bien faire, l’apaiser, il avait accepté.

- Emma, Emma, c'est une fille ! J'ai gagné Emma, c'est bien une fille ! Oh mon dieu elle est magnifique, elle te ressemble ! Oh je suis si heureux... Emma, regarde ! ...Emma ? Emma ?

- Non non, essaye encore. Luuuuu-ka.
- …
- Luuuuu-ka.
- ….
- Pourquoi tu parles pas Gaël ? T'as une jolie petite bouche, t'es une petite fille, c'est bavarde les filles ! Allez chérie, parle... Dis quelque chose, j'en sais rien moi... Chat, chien, dinosaures, pièce montée, tiramisu... Allez !
- …
- Bon je laisse tomber. Allez, c'est l'heure de la sieste.
- Pôpa.
- ...Quoi ?
- Papa.
- Je... Je suis pas ton papa chérie.
- Papa.
- … Oh ma douce. Bon, va pour papa alors.

T'étais une petite fille bien étrange, et plutôt en retard par rapport aux autres enfants. T'avais marché très tôt mais pas parlé avant au moins quatre ans, ce qui avait profondément inquiété Luka, qui pensait avoir raté quelque chose dans ton éducation. T'avais même pas eu le temps de connaître ta mère. Elle était morte à l'accouchement, emportant avec elle la présence maternelle dont tu aurais eu besoin. Ce fut donc le poète crotté qui t'éleva, toujours dans son même petit appartement aménagé. On l'appelait le poète crotté parce que ses poèmes ne valaient pas grand chose, et que tout le monde savait bien que jamais il ne pourrait en vivre. Non, il continuait de bosser comme serveur, et comme il n'avait pas les moyens d'embaucher une nounou, il se résolvait à te coucher dans ton berceau et de filer au travail, remontant à l'appartement pour vérifier que tout allait bien à chacune de ses pauses. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Luka ne fut pas un mauvais père. Il fit sans doute beaucoup de conneries, mais il t'éleva dans les principes de la bonne éducation, dépensait tout ce qu'il avait pour que tu ne manques de rien, essayait d'être le plus présent possible pour toi. Ce n'était pas ton véritable père, mais pour toi c'était tout comme. Il te mit à l'école à l'âge où il le fallait, où tu demeurais cependant une élève assez médiocre. Les seules matières dans lesquelles tu te débrouillais étaient l'art plastique, la musique, l'anglais, et le français. Luka t'offrit sa propre guitare pour ton dixième anniversaire, et il t'apprit à en jouer. Il te paya également des cours de piano le jour de ton douzième anniversaire. Toi ça te satisfaisait pleinement, c'était pour toi les meilleures choses que l'on pouvait t'offrir. T'avais une relation extrêmement fusionnelle avec ton père, et étrangement jamais tu ne posas de questions sur ta mère, tu devinas toi même la cause de sa mort. On te foutu en filière L au lycée, où tu te débrouillais pour avoir juste ton bac, après rattrapage. Mais tu l'avais, et pour toi c'était ce qui comptait le plus, Luka fut ravi, et fier de toi.

- Dis, est-ce que tu l'aimais maman ?
- Oui beaucoup.
- Non je veux dire, d'amour.
- Pourquoi tu veux savoir ça ?
- J'essaye de comprendre ce qui peut pousser un homme à offrir toute sa vie à sa meilleure amie, à rester à ses cotés tout le long de sa grossesse, supporter ses caprices, rester à son chevet jusqu'à sa mort, et surtout élever un enfant qui n'est pas le sien. J'ai finis par me dire que c'était sûrement par amour, que tu avais fais tout cela.
- Sans doute un peu.
- Tu étais amoureux d'elle ?
- J'étais très attaché à elle, c'était la seule fille de ma vie. Et j'étais amoureux de l'idée d'être père, d'être important pour quelqu'un, d'être utile juste pour une fois. Alors je t'ai élevé oui.
- T'as fais plus que m'élever.
- J'ai fais ce qui me paraissais être le mieux pour toi.

- Tu veux vraiment partir ?
- J'arrive plus à respirer ici. J'en ai marre de cette même vue tous les matins, et de ses toits d'immeubles, cette Tour Effiel qui rouille et du ciel toujours gris. Je sais que je fais sûrement une erreur, mais je regretterais de ne pas l'avoir faite plus vieille si je ne pars pas. Je sais pas ce que je veux faire de ma vie, et je suis persuadée que voyager m'aidera à comprendre... Pourquoi tu ne viens pas avec moi ?
- Parce que moi ma place est ici. J'aime Paris, j'aime cette vue et ses toits, j'aime ce temps gris et ses klaxons de parisiens mécontents... C'est ma vie ici. Je peux pas partir, Gaël.
- Mais moi je le peux.
- Toi tu le peux. Et je... Aussi dur que ça soit, je ne t'en empêcherai pas.
- Tu sais je t'aime.
- Sans doute pas autant que moi, ma petite blonde.  

Alors t'étais partie. Les aux revoirs avec ton père avaient été difficiles, mais t'avais enfin fini par quitter l'appartement.  T'étais partie sans un sou en poche, avec seulement ta guitare, une petite valise ridicule et des rêves pleins les poches. Tu te lançais dans l'inconnu mais tu n'avais pas peur, comme si t'avais fait ça toute ta vie. T'avais pris au moins quinze trains, la plupart du temps choisis au hasard, t'emmenant vers l'inconnu. Tu vivais de l'argent économisé sur ton compte en banque, et comme t'étais majeur tu te payais des petits hôtels miteux qui étaient pour toi comme un palace. Ta guitare sur le dos les gens te prenaient pour une artiste des rues, ce que tu étais un peu en quelque sorte. Dans un premier temps tu ne quittais pas la France, touchant à l'inconnu sans vraiment vouloir l'enlacer, lui sauter dans les bras. Et puis après avoir bordé la frontière espagnole de nombreuses fois un jour tu finis par craquer et entrer en territoire inconnu, un autre pays, ta première sortie hors du territoire français. Pour fêter cela t'appelas Luka depuis une cabine téléphonique, et il te confia que tu lui manquais beaucoup. T'eus tout chaud au cœur à ce moment là, mais tu ne dis rien, parce que tu ne parlais pas beaucoup, que tu préférais écouter, et qu'un silence chez toi voulait parfois en dire bien plus que des mots vains. Tu dormis à la belle étoile le soir de ton arrivée en Espagne, et même si t'étais encore toute proche de la France t'avais l'impression que le ciel était différent. Tu te réveillas le lendemain avec des crampes au dos et des courbatures un peu partout mais l'impression d'avoir fait quelque chose de nouveau, ça suffisait à te rendre heureuse. Tu fis du stop de Huesca jusqu'à Badajoz. Tu tombas sur une famille française en camping car qui faisait le tour du pays, et qui te redonna quelques cours d'espagnol, pour te rafraîchir la mémoire. Ils te laissèrent dormir dans leur camping car et passer deux jours avec eux, et t'eus l'impression une seconde d'être dans une famille. T'aimais cette sensation d'être un membre entier, aimé. Tu compris que Luka te manquais, et Paris sans doute un peu aussi, alors tu l'appelas une nouvelle fois, juste pour entendre le son de sa voix, et ça réussi à t’apaiser considérablement, juste quelques mots de la bouche de ton papa.

- On vous laisse ici.
- Merci beaucoup.
- Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ?
- Je n'en sais rien.
- Vous avez de l'argent ?
- Un peu.
- Vous allez au Portugal ?
- Peut-être, j'irai là où me mèneront mes pieds.
- Vous êtes une drôle de fille hein.
- On me le dit souvent.

- Vous êtes quoi déjà, française ?
- Oui c'est cela.
- Vous apprenez le portugais ?
- Je m'y suis mis il y a peu de temps.
- Je vois. Bon les enfants sont à l'école à cette heure là, vous n'avez pas besoin de vous en occuper, mais la cuisine est à faire, et dans une heure il faudrait sortir le chien. Ça va aller ? Ah oui, les enfants quittent à 16h30, mais soyez là un peu avant s'il vous plaît. Vous avez bien tout compris ?
- C'est très clair.
- Parfait. Alors je vous laisse, bonne journée.
- Bonne journée madame Costa.

Ce n'était certainement pas la vie dont t'avais rêvé, mais il fallait bien gagner un peu, et surtout être logé. Alors à dix-neuf ans à peine tu t'étais retrouvée au pair chez une famille portugaise qui t'avais accepté malgré le fait que tu ne parlais pas un mot de portugais. T'avais promis d'apprendre,  heureusement pour toi tu te débrouillais bien en anglais, et la mère était d'origine anglaise. T'avais une petite chambre au grenier, qui te rappelait un peu le petit appartement aménagé de Paris, spacieuse et agréable, mais avec une vue différente. T'avais hésité longuement avant de passer la frontière et de quitter l'Espagne, parce que finalement tu comprenais bien plus facilement l'espagnol que le portugais. Mais comme toujours ton besoin d'aventure l'avait emporté, et t'avais rejoins Guarda. Tu t'étais dis qu'être fille au pair c'était loin d'être ce que tu voulais mais ça t'aiderait à économiser assez pour t'acheter un petit loft sympa. Luka avait proposé de t'envoyer de l'argent mais t'avais refusé, parce que tu savais que lui même avait quelques soucis de santé depuis quelques temps, et que sa retraite ne serait certainement pas à la hauteur de ses espérances. En ce qui concernait ton boulot, il était plutôt simple, quoique fatiguant. La journée tu te levais tôt et tu t'occupais du bébé, de nettoyer la maison mais aussi du chien ; le soir t'allais chercher les plus grands à l'école et tu les faisais dîner, jusqu'à ce que les parents rentrent du boulot. C'était comme un avant goût de ce que c'était, d'être femme au foyer. Plus tard t'avais le plupart du temps ta soirée, sauf quand les parents voulaient sortir, et tu lisais ce que t'avais trouvé dans la grande bibliothèque de la maison qu'on t'autorisait à parcourir, ou tu écrivais des chansons que t'essayerais de jouer à la guitare le lendemain pendant tes moments de temps libres. Tu restas presque un an comme ça, avec la famille Costa. Et puis quand tu eus assez économisé, tu fis tes adieux à toute la petite famille. Tous furent tristes, à ton plus grand étonnement, parce que tous avaient appris à t'aimer toi et tes airs un peu rêveurs, toi qui ne parlais pas beaucoup mais qui travaillais bien. Les enfants t'adorais, parce que t'étais ouverte et qu'ils trouvaient que tu lisais bien les histoires. Tu les aimais bien aussi. Mais pour toi il était temps de prendre le large, comme tu l'avais toujours fait jusqu'à présent.

- Et où est-ce que vous allez ?
- A Lisbonne, je vais me trouver un petit loft sympa.
- Vous avez fait beaucoup de progrès en portugais.
- J'ai eu le temps d'apprendre.
- Vous savez que si vous avez besoin d'argent, vous pouvez nous appeler, vous faites un peu partie de la famille maintenant.
- Vous êtes gentils.
- Vous allez surtout beaucoup nous manquer. Au revoir Gaël.
- Au revoir madame Costa.

- Comment ça se passe là bas ?
- Bien, très bien.
- Je suis content alors, j'avais peur que tu ne t'adaptes pas.
- Je m'adapte toujours, papa... Et toi ça va ?
- Comme ci comme ça. J'ai commencé une énième chimio. La dernière.
- La dernière ?
- Chérie, mon estomac est dans un état lamentable, les médecins disent que si cette énième chimio ne fonctionne pas, alors je suis condamné.
- Mais il doit y avoir d'autres moyens de te soigner non ?
- J'suis fatigué.
- ...Tu veux que je te laisse ?
- Non reste. Reste avec moi. Je vais m'endormir mais... Reste avec moi.

Il avait finit par ne plus avoir un seul poil sur le caillou. Tu l'avais vu maigrir considérablement, lui qui était déjà si mince départ. Tu pouvais sentir ses cotes contre toi à chaque fois que tu le serrais tes bras. Il disait qu'il avait mal, qu'il n'arrivait pas à manger, que ce n'était pas grave, qu'on le nourrissait avec une perfusion, qu'il ne fallait pas que tu t'inquiètes. Il ne soutenait jamais ton regard, et parfois il se mettait à pleurer d'un seul coup sans que lui même ne sache pourquoi, il disait que c'était les médicaments. Son cancer, il était arrivé comme ça, d'un seul coup, presque du jour au lendemain. Il t'avait appelé et il t'avait simplement dit « Gaël, j'ai un cancer de l'estomac » comme si ce n'était pas si grave, comme on dit qu'on a un rhume. Pourtant c'était l'un des cancers dont on mourrait le plus, mais lui il te disait cela comme ça. T'avais direct quitté Lisbonne pour revenir t'installer à Paris le temps de quelques mois, heureusement pour toi ta colocataire avait bien compris. T'avais retrouvé le petit appartement aménagé et sa vue sur la Tour Eiffel. T'étais peut être resté une heure à la contempler, comme ça, sans rien dire. Luka était mort très vite, sans même que t'es eu le temps de dire quoique ce soit. Un jour il était partit. Il s'était endormit et s'était arrêté de respirer. Les médecins n'avaient pas jugé bon de le réanimer, parce qu'il était condamné depuis des mois. Toi t'étais resté là, un peu conne. T'avais pas trouvé les mots lorsqu'il avait fallut dire au revoir au corps. T'avais été à l'enterrement, quelques jours plus tard, et t'avais même pas été surprise qu'il n'y ait qu'une dizaine de personnes présentes. Luka n'était pas du genre à avoir beaucoup d'amis. T'avais reconnu quelques collègues de travail, un ami d'enfance et une ou deux tantes éloignées. T'avais pas été les saluer, t'étais restée dans ton coin, le regard vide, ta frange mal coupée te cachant un peu les yeux, et empêchant les gens de voir les quelques larmes que t'avais versées. Et puis t'étais partie. T'étais passé à l'appartement, t'avais récupéré quelques objets comme son petit recueil de poésies fait main, son encrier, une chemise à lui et le poisson rouge. Puis t'étais repartie à Lisbonne, vivre dans ton petit loft et vivre de tes chansons mais surtout de la chance. T'avais plus jamais revu la Tour Eiffel.

- Dis moi franchement Gaël, comment tu les trouves mes poèmes ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- J'ai besoin de savoir.
- Je les adore.
- C'est vrai ?
- Ce sont les plus beaux poèmes que je n'ai jamais lu.
- Tu dis ça parce que je vais crever.
- Je te promet que non. J'en ai lu quelques uns en passant chez toi, t'écris toujours aussi bien même avec les années.
- Prend les.
- Pardon ?
- Ils sont pour toi, je te les offre, prend les. De toute façon, personne n'a jamais voulu les lire à part toi.

   

Maintenant que ton superkid est crée, que ta fiche est validée, tu vas pouvoir faire tout ce que tu veux Mais avant, pour te guider, voici quelques liens utiles :
Pour faire évoluer ton personnage, il te faudra des liens, alors n'hésite pas à aller voir par ici pour créer ta propre fiche et aller voir celles des autres. Tu auras peut-être besoin d'un logement, et d'un emploi, dont tu pourras faire ta demande là. Si tu as d'autres demandes, des suggestions, c'est pas très loin, juste ici. N'oublie pas de demander à archiver un sujet s'il est terminé, là.
Évidemment, tu peux aussi créer ton propre scénario de ce côté, ou même en choisir un qui te plaît.

Enfin, il n'y a pas que le RP, tu peux aussi flooder à volonté, parler de ta dernière série préférée, ou nous montrer tes oeuvres d'art, cours donc par là !

Et surtout, bon jeu parmi nous !