Le sujet te déplaît parce qu'il est trop sensible, tu risque de dire quelque chose qui va la blesser ou la vexer. Voir les deux en même temps. Ce n'est pas ce que tu veux alors pourquoi tu ne peux pas t'empêcher de finir sur ce genre de sujet? C'est n'importe quoi. Puis tu sais très bien qu'elle ne lâchera pas l'affaire « Je t’achèterais un dictionnaire pour ton anniversaire alors, tu pourras t'instruire. » elle n'accepte pas de vivre au jour le jour, c'est dommage, c'est toujours plus intense. Tu soupires avant de rompre le silence « C'est dommage, c'est comme ça que l'on vit le mieux et on ne sait jamais ce que l'avenir peut nous réserver. » c'est vrai ça, tout peut basculer en très peu de temps alors faut profiter au mieux du temps qui passe. La vie est trop courte pour s'ennuyer avec le futur. Carpe Diem. Tu te sens bien avec Charlie contre toi, ça t'apaise. Même si tu sais que dans sa tête c'est loin d'être apaisé. Elle se prend trop la tête la petite, mais ça elle ne veut pas le comprendre. « Non, mais c'est vrai pourquoi vouloir chercher plus loin ? »

Tu commence à fatiguer. Rien que parler te fatigue, faut dire qu’il est tard, et que t’es une gosse. T’as besoin de dormir Charlie. Tu sais très bien ce que simple veut dire, et même si il dit ça pour rire, t’as pas besoin de dictionnaire. T’as besoin d’amour. Bien sur, il te rabâche son éternel discours du "faut  vivre l’instant présent, on s’en fout du futur, vivre dans le moment le rend plus intense, bla bla bla…" Bon. Tu le sais, il a pas tort. Pas totalement. Tu vivras qu’une seule fois. Tu seras jeune qu’une seule fois. A partir du moment ou t’auras dépassé les 25 ans, ta vie va aller très vite. Tu vas te trouver quelqu’un de mieux peut-être. Si ça se trouve, tu te marieras, t’auras des gamins, et quand tu sera une femme au foyer mariée, comblée avec une ribambelle de gosses, tu regarderas les vieilles photos de vous, et tu te diras qu’il avait tort. Quatre ans, c’est pas beaucoup. Il aurait pu se taire, mais il a décidé d’en rajouter une couche. Et vlan. Pourquoi? Pourquoi aller chercher plus loin? Parce que tout ce que tu veut, c’est qu’il finisse par accepter tes sentiments. « Tu sais que là c’est pas moi qui suis en train de revenir sur le sujet? Ça veut dire que ça t’intrigue. » Voilà comment tu fais pour répondre sans vraiment répondre à une question comme ça. Parce qu’en même temps, y’a pas de réponses à ça. La seule que tu connais, c’est "Je veut chercher plus loin parce que je suis convaincue qu’une part de toi m’aime comme je t’aime."

Tu te fais prendre à ton propre jeu, parfois tu ferais mieux de te taire Zac, ça ne pourra pas te faire de mal. Sauf que là t'as décidé de l'ouvrir et que de ce fait, t'es bien obligé d'assumer les conséquences de tes paroles. Tant pis pour toi. Elle te fait remarquer que c'est toi qui revient sur le sujet. Ce n'est pas vraiment l'impression que tu avais, mais si elle le dit c'est que ça ne doit pas être totalement faux. «Bien entendu que ça m'intrigue, je me demande ce qui peut bien te passer par la tête. Ce que tu peux bien me trouver de si spécial. Enfin, tout ça quoi.» Tu es tout simplement gêné. Tu ne t'attendais pas à devoir dire ce genre de choses. Tu ferais mieux d'aller dormir. Oui, c'est ça, c'est mieux de tout arrêter et d'aller dormir un peu. La fatigue te fais dire des conneries, ce n'est pas une bonne chose. « On devrait dormir, il est tard. Tu dors seule ? » tu demandes quand même pour la forme

Ton cerveau commençait presque à déconner. T’étais crevée bon sang. Si on te le demandais, t’arriverais même pas à dire si t’étais bien avec lui, ou si tu t’imaginais juste être avec lui parce que t’espère depuis longtemps qu’une conversation comme celle ci ait lieu. Le truc, c’est que t’as du mal à mettre tes mots sur tes émotions, et tes sentiments. Tu sais ce que tu lui trouve, mais t’arrive même pas à lui expliquer. « J’dirais que c’est ton humour surtout. Et le fait que tu sois… Spécial justement. t’es pas le prince charmant typique des comédies romantiques. T’es pas un top model, t’es pas taillé comme un bodybuilder, mais t’as quelque chose. Un espèce de p’tit truc, et paf. Tu vois, c’est le truc qui change tout. » Tu réalises que ce que tu as dit est pas si enfantin que ça. T’as grandis et muris, entre le moment ou t’es arrivée au skatepark, les jambe tremblantes, et ce soir. T’as grandis, t’es plus une enfant, tu commence à devenir une adulte. Il te fait te sentir plus vieille. Il pense à toi. Il s’inquiète pour toi. T’occupes une part importante de sa vie. Voilà ce qu’il le rend si spécial. Ça a été le premier à t’adresser la parole au skate park. Il t’a rendue libre. Il t’a traitée comme tu le méritais. Voilà ce qui te plais. Lui, tout simplement. Tu reste allongée, à lui tenir la main. « Nan. Dors avec moi. » C’était pas la première fois qu’elle venait ici, ni la dernière, et t’avais déjà dormi avec lui plein de fois. Cette nuit encore vous partagerez le même lit.

Tu l'écoute t'expliquer ce qu'elle te trouve, ça te fais rire, mais tu te retiens de vraiment lui montrer. Des fois tu la trouve mignonne Charlie, un vrai mélange de candeur enfantine et de maturité bien placé. C'est ce qui t'impression chez elle, ce mélange improbable. C'est vrai que tu n'as pas vraiment la carrure d'un bodybulder, sans non plus être un fil de fer, c'est que l'air de rien, le skate ça muscle.  
Cependant, tu vois qu'elle fatigue la petite, toi aussi d'ailleurs. L’adrénaline de la soirée est passée et le sommeil commence à se faire sentir. Elle te dis de rester avec elle, tu ne refuse pas. Tu vas même jusqu'à la serrer un peu plus contre toi. Tu l'attire pour pouvoir te placer correctement pour dormir. « Je reste là, dors maintenant. » dit-il bienveillant en déposant un baiser sur son front.

Tu commences à t’installer pour dormir, en posant ta tête sur son épaule. Tu réalises que t’es pas fatiguée. À force de sortir, de rentrer tard, et te lever tôt, t’as presque plus besoin de dormir. Enfin, pas beaucoup, 3-4h te suffisent amplement. Il te sert un peu plus dans ses bras. T’as même le droit à un bisou sur le front. Tu restes, allongée les yeux ouverts. Ça vient pas. T’arrive même plus à dormir. C’est comme si tes yeux avaient décidé qu’ils ne se fermeraient plus. Et tu restes en silence sans bouger pour profiter au maximum de cet instant, collée à Zacarias. Par la fenêtre ouverte tu vois les étoiles brillaient encore plus vivement qu’elles ne l’avaient jamais fait, et tu te dis qu’un jour chacune de ces étoiles mourra, et pourtant, elles brilleront toujours au dessus de toi. Zac à raison. Il faut briller tant qu’on en a encore l’occasion, et ne pas penser au jour on l’on ne brillera plus. Vis l’instant présent, tant que tu le peut encore.