My Immortal.

Pourquoi tu es dans ma tête. Pourquoi tu es dans mon corps. Ce ne sont plus des questions, ce sont des affirmations, alors que je marche dans la rue. Le ciel est gris, il est sombre, il gronde, comme mon cœur qui s'effondre. A chaque pas, je te vois, ton fantôme. Ta voix souffle en moi, ton air respire en moi, ton cœur bat en moi. Mais ça fait deux ans, deux ans déjà, pourquoi tu ne me laisses pas ?

Pourquoi tu ne me laisses tout simplement pas me briser ? Me briser en mille morceaux, me transformer en poussière. Faire tomber les pétales de la joie, de l'amour, de la haine, de la colère, de la tristesse. Une fleur qui se fane, le temps fait son œuvre. C'est tout ce que je te demande, c'est mon seul souhait. Laisse-moi tranquille. Laisse-moi t'oublier.
Je relève la tête. Les premières gouttes de pluie s'écrasent sur mon visage impassible, reflétant mon état d'esprit. Le ciel pleure. Le monde pleure. Mon cœur pleure, il se purge, il se bat, il s'enlise. Il s'enflamme, il s'éteint, il couve. Il pleure, il n'oublie pas. Il veut, mais il ne peut pas. Et je suis là, la parfaite imbécile, debout sous la pluie, attendant un signe du ciel pour ne pas dépérir.

Pourquoi a-t-il fallu que tu entre dans ma vie ? Pourquoi a-t-il fallu que nos regards s'accrochent ? Pourquoi a-t-il fallu que tu me bouscules, que tu fasses tomber mes livres ? Que tu m'aides à les ramasser. Que nos mains se frôlent. Que tu m'offres un sourire. Et merde.

Pourquoi tu m'a laissé ton numéro ? Pourquoi tu m'as recroisé sur cette plage ? Pourquoi tu as dansé avec moi ? Pourquoi j'ai senti mon cœur battre pour la première fois ? Pourquoi tu as réussi à me cerner si facilement, à lire en moi comme en un livre ouvert ? Personne n'avait réussi. Personne. Sauf toi.

Mais pourquoi tu as fait tomber mes barrières une par une ? Si solides, elles me protégeaient du monde. Elles me protégeaient de toi. Pourquoi m'as-tu volé ce baiser ? Pourquoi est-ce que tu m'a emmené au Paradis si c'était pour me lâcher ?
La pluie tombe, je tombe. L'orage gronde, mon cœur gronde et s'effondre. Se tue. Par ta faute. Je te déteste. Je te déteste. Je te déteste pour m'avoir fait connaître la joie, le bonheur. L'amour. Ces instants de paradis, la sérénité  du calme, de la tranquillité. Du bonheur.

Les larmes coulent, se mélangent avec la pluie. L'eau mouille, elle noie mon cœur, mon chagrin, mes sens. Mon esprit. La réalité. Je me perds dans un monde de brume, fait de chagrin, de douleur, de haine et de désespoir. Et au fond de cette brume, je te vois.
Ton sourire éclatant fait bondir de nouveau ce cœur mort que je ne croyais plus capable de vivre. Ton regard fait briller ces yeux tristes, vides, n'accueillant plus aucun éclat depuis deux ans. Ton parfum fait emplir de joie ces sens endormis, ta chaleur appelle ce corps engourdi.

Alors, je m'élance, sans réfléchir, et je cours vers cette personne qui a tant marqué mon esprit. Mon corps, mon cœur, mon âme, je t'appartiens. Tu es tout pour moi, ma vie, ma mort, mon humanité, mon désespoir. Je cours vers ces bras tendus, ouverts, ce sourire accueillant, ce visage angélique.

Je suis là, devant toi. Je te serre dans mes bras, mes je ne touche rien. Tu t'évapores, sous mes doigts, et la dure réalité me frappe de plein fouet. Je me souviens alors que tu n'es qu'un souvenir, une ombre fugace, un sentiment. Tu es ma part de lumière qui s'en est allée, et qui a pris ma vie au passage. Tu es moi, tu m'a volé, tu es parti. Sans rien me laisser.

Mes genoux lâchent, je m'effondre, et les larmes coulent de nouveau. Elles tombent une à une, ces gouttes de désespoir, rappelant chaque journée endurée. Haine. Amour. Je ne sais plus. Je ne veux pas savoir. Tout ce que je sais, c'est que je suis seule. Toujours. Tu n'es plus là. Tu n'es plus là, tu m'a laissé seule, dans le noir. Mais je te sens toujours, et je ne le veux pas. Tu es là, mais je suis seule. Toujours. My Immortal.