t'as jamais aimé ça, être indépendante. jamais. pourtant tu l'es. tu l'es à tellement de choses que ça rendrait la vue à une aveugle. en gros, ça crève les yeux. alcool, clopes, sexe. tout y est passé. à la limite ça aurait pu passer mais être dépendante à un mec. non, ça t'en veux pas. t'as pas le droit de t'attacher quand tu sais que tu vas bientôt y aller. là-bas, on appelle cet endroit paradis souvent. non t'as indéniablement pas le droit. t'étais sortie, "en chasse", comme t'aimes bien appeler ton métier. chercher un mec fricé qui te fera vivre sous un toit pendant quelques semaines et c'est tout. tu devrais faire ça normalement, tu le devrais. mais t'y arrives pas, et c'est la merde. tu penses à lui. tout le temps. c'est presque chiant. c'était juste une nuit vous deux, ça aurait du vite fait disparaitre de ta tête. mais non, c'est ancré. putain d'ancré et ça veut pas sortir. surtout depuis que t'as appris qui c'était. la nouvelle qui tue. et qui tue pas qu'au second degré. elle t'a mis un méchant poing dans la gueule celle-là. terrible même. ton cousin. il manquait plus que ça. certes t'as pour objectif de tout essayer dans la vie avant que la tienne ne se termine, mais t'étais allée trop loin ce jour-là. beaucoup trop loin alexy. t'as vraiment merdé. tu marches dans cet endroit blindé. ça sent le pognon par ici, un peu tes lieux quoi. puis c'est quand tu penses à quelqu'un que tu le vois. non c'est pas lui. c'est pas ce mec dont l'odeur te manquait alors que t'avais que deux heures en sa compagnie. ces cheveux-là. non tu te souviens pas d'avoir passé tes mains dedans et surtout d'avoir aimé ça. non, t'as pas ces souvenirs-là. impossible, bordel. tu devais vite te barrer d'ici, rapidement. il faut pas qu'il te voit, c'est trop honteux. trop. temps pis pour le gars qui te ramènerait chez lui ce soir. tu préfères largement dormir dehors au vu de la situation. l'idée te devient soudainement agréable. t'as pas envie d'affronter la réalité. tu viens pas de croiser son regard. non, tu délires complètement alexy. tu commences à partir. limite courir. tu dois te barrer, te barrer, te barrer, te barrer. puis tu sens une main sur ton épaule. c'est bon, t'es foutue, condamnée. c'est son parfum. et merde. t'oses pas te retourner. tout bonnement pas envisageable.