Daughters of  darkness, sisters insane

Je soupire. Le canapé fait un bruit bizarre tandis que je m'effondre dessus. A tâtons, je cherche la télécommande que j'attrape pour allumer la télé et je zappe les chaines pour ne trouver qu'un programme de cuisine en moins pire, sinon c'est me taper les téléréalités débiles ou encore un film sur le Moyen-Age français. Et merde. La journée pouvait pas être pire.

Déjà, en cours d'Histoire, le putain de prof m'a surpris en train de rêvasser -c'est pas ma faute si sa voix endors, si? et ma posé une question. J'aurai pu y répondre si j'avais écouté, comme d'habitude, ce qui ne manquait pas de surprendre et d'épater mes camarades, mais malheureusement, mes oreilles s'étaient mises en mode "vacances" en même temps que mon cerveau, brisant ma réputation de " fille qui répond à toutes les questions même sans écouter". Bon, c'est pas le titre qui va me manquer, je l'admets, mais c'est que j'ai dû écouter toute la suite du cours, du coup. Donc, j'me suis fait chier deux heures de suite -oui, j'avais deux heures ce jour-ci. Bordel.

Ensuite, quand j'ai débarqué au studio photo à seize heures pile comme on me l'avait demandé car ce photographe était réputé, il paraît -comment ça se fait que je ne le connais pas? et que fallait SURTOUT PAS le vexer ou autre, j'ai piqué le plus gros sprint de ma vie -j'ai réduit dix minutes en trois. C'est donc dégoulinante de sueur que je suis arrivée sur place pour entendre dire que le photographe était malade -fallait comprendre par là qu'il avait fait un de ses caprices et avait décidé qu'aujourd'hui, il n'avait pas envie d'aller au boulot, d'après c'que le manager a sous-entendu - et que j'avais l'après-midi de libre. C'était cool, mais j'en avais quoi à foutre de l'après-midi, alors qu'il faisait trente-cinq degrés dehors sans aucun nuage dans le ciel bleu pour essayer de camoufler la chaleur du soleil ? Dans ces conditions, j'pouvais même pas sortir faire des photos sans cramer dans les dix-secondes qui suivent. Sans compter que le matériel ne supporterait pas trop bien la chaleur.

Je me retrouve donc affalé sur le canapé de l'appart que je partage avec Lys, comme une conne, à attendre que les heures passent pour faire un saut dans une boîte du quartier. Je vérifie l'heure sur mon portable. Dix-sept heures trente. Rah, putain, ça fait sérieusement une heure et demie que je suis là à rien foutre dans le canapé ?!
Soudain, j'entends la porte de l'entrée claquer -ouais, on la ferme jamais, allez savoir pourquoi. Je vois débarquer une grande brune sexy que je pourrais reconnaître même dans le noir.

-Lys ?! je m'exclame, surprise. Qu'est-ce que tu fous ici à cette heure-ci ?

Ouais, il était dix-sept heures trente, elle devait pas se rendre au boulot ? De toute façon, j'ai jamais compris les horaires de Lys, tout ce que je sais, c'est qu'elle traîne rarement à la maison -pas la nuit, c'est normal, mais techniquement, à cette heure de l'après-midi, si elle s'est pas levée pour aller au boulot, elle ne doit sûrement pas rentrer à la maison. C'était quoi ce bordel?