Eimer Eimer l'amère. Elles se sont retrouvées coincées à une soirée. Philomène, de son plein gré, Eimer... Eimer ne sait plus trop. Elle en était arrivé à son cinquième verre ou bien sa deuxième bouteille, ses mains n'arrêtaient pas de trembler et il fallait que ça s'arrête. Il y avait des gars, autour d'elle, un peu trop, et un peu trop de verres aussi. Eimer ne savais plus trop où donner de la tête, et puis Philomène est arrivée. Elle a vu un groupe de mec avec une seule fille, elle s'est dit que c'était sa chance - peut-être qu'elle s'est dit qu'il fallait venir l'aider, Eimer n'en sait trop rien. Elle rêve que Philomène soit venue l'aider.
Philomène s'est glissée avec grâce à côté d'Eimer et elle lui a sourit, elle l'a éblouie et elle n'a surement pas compris que de toutes les personnes présentes autour d'elle, c'est à Eimer qu'elle a fait le plus d'effet. "Je t'ai jamais vue dans le coin, c'est quoi ton nom ?"
Et puis ça a commencé. Le jeu du flirt avec les hommes. Deux nanas, qui font semblant de se draguer pour attirer les regards. Mais Eimer, c'est une ignorante. Elle ne connaît pas de jeu, elle ne flirte pas avec les hommes, elle aime les femmes et veut se cacher des regards. Et pourtant elle y a tiré un plaisir malsain a être ainsi mise en avant. Les autres, ils trouvaient ça sexy. On était loin du normal, habituel, récurrent ; mais au moins on la regardait avec envie.
Pendant un moment. Après, les gars sont partis. Eimer a soufflé de soulagement, Philomène, de dépit. Et puis elle s'est dit que tant pis, autant finir ce qu'elle avait commencé. Elles sont rentrées chez Eimer, se cherchant, se trouvant un instant, puis leur lèvres s'écartaient le temps d'enlever un vêtement, pour finir au milieu du salon.

Alors maintenant c'est ça. Une amitié améliorée, sauf qu'elles sont même pas amies. Philomène ferme les yeux ou n'a peut-être réellement pas réalisé l'homosexualité d'Eimer, ses sentiments pour elle qui crèvent les yeux. Elles se voient souvent, plusieurs fois par semaine pour un semblant d'amitié. Elles couchent ensemble, des fois. Quand Philomène n'a plu à personne, quand elle n'a plus personne à plaire. Philomène est persuadée qu'Eimer ne peut pas s'attacher à elle et qu'elle vit sa petite vie tranquillement de son côté. Elle ne réalise pas un instant que toute la vie d'Eimer commence à tourner autour d'elle.
Mais elle a raison, Philomène. Eimer elle est sombre, pas toujours très sympa, elle tremble trop, alors elle fume et elle boit pour rien. Elle dessine bien, certes, mais c'est triste. Eimer est triste, et Philomène a l'espoir. L'espoir qu'un jour, un homme bien comme il faut voudra d'elle et la verra comme elle est.